La décarbonation des transports est l’un des enjeux majeurs de notre siècle et sans nul doute un véritable générateur de défis scientifiques et technologiques. Les grands acteurs de l’industrie aéronautique se sont engagés à assurer une neutralité carbone pour 2050 ainsi qu’à une réduction significative des émissions de CO2 pour 2030 bien que le transport aérien soit très loin d’être une source majeure des émissions de GES contrairement à ce que l’on entend… Les nouveaux types de biocarburants, l’hydrogène, une meilleure gestion du trafic, de nouvelles filières de recyclage… sont autant de solutions pour réussir ce challenge toutefois l’une des solutions des plus prometteuses reste l’électrification des aéronefs et le terme MEA (More Electrical Aircraft) prend désormais tout son sens. Malgré leur robustesse et leur fiabilité, les technologies hydraulique et le pneumatique ne sont plus compatibles avec les forts besoins de réduction des masses embarquées. Seule l’augmentation et la densification des systèmes de conversion d’énergie électrique peuvent désormais répondre à ce besoin mais cela induit un véritable changement de paradigme. Dès lors, quelles nouvelles problématiques apparaissent, quels sont les verrous scientifiques et technologiques liés à l’utilisation intensive de l’énergie électrique ? Je tenterai au travers de cette présentation d’apporter quelques éléments de réponses en présentant les différentes recherches qui sont menées à Safran Tech ( le Centre de Recherche et Technologie de Safran). J’en profiterai pour détailler une partie des travaux que je mène sur les interactions électromagnétiques entre les équipements des systèmes de puissance embarqués et je présenterai comment des composants électriques que l’on imagine simples et parfaitement connus s’avèrent de redoutables casse-têtes scientifiques… Avis aux amateurs de physique et de nouvelles technologies !