Kamilia Abahri, Maître de conférence à l'ENS Paris-Saclay,
Enseignement au Département Génie Civil / Recherche au Laboratoire de Mécanique et Technologie
Construction & Matériaux biosourcés
Le choix préliminaire des matériaux utilisés pour la construction joue un rôle important dans la réussite d'un projet Haute Qualité Environnemental (HQE). Aujourd'hui, l'utilisation des matériaux biosourcés, issus de la biomasse végétale, déjà reconnus pour leurs qualités d'isolants thermiques et leur faible impact environnemental est freinée, notamment, de par la non disponibilité de bases de données relatives à leurs propriétés intrinsèques et par la méconnaissance de leurs comportements dans le temps. Étant des matériaux hygroscopiques, ils sont très sensibles aux sollicitations de l'humidité relative, ce qui peut engendrer des variations dimensionnelles, qui dans certains cas mènent à la dégradation et la détérioration de la structure.
Sur le plan scientifique, le transfert couplé de chaleur, d'air et de masse à l'échelle des matériaux poreux et à l'interface bâtiment-ambiance est de nature complexe à plusieurs égards. Il est multi-échelles (pore, matériau, enveloppe et bâtiment tout entier) ; multi-physique (transfert de masse, de chaleur, d'air avec interaction forte). Afin de prévoir le comportement des structures à l'échelle macroscopique, il est primordial de savoir appréhender les comportements microscopiques via des techniques d'imagerie 3D développés au LMT.
Dans ce contexte, les travaux présentés sont, donc, d'évaluer expérimentalement et prédire par simulation numérique l'influence des sollicitations hygrothermiques sur le comportement du matériau (bois, béton de chanvre, ...) tout en prenant en considération le critère anisotropique de la structure anatomique de la fibre végétale. Ces résultats constitueront une base scientifique permettant la définition d'une méthodologie de conception et d'évaluation hygrothermique des bâtiments.